D’origines variées, les coliques trouvent leurs causes entre autres dans l’alimentation mais aussi dans le parasitisme, qui est souvent sous-estimé.
Nous considérerons les caractéristiques du tube digestif du cheval qui le prédisposent à l’apparition de coliques, les mécanismes digestifs induits par les parasites qui interviennent dans les coliques et les parasites responsables. Puis, nous envisagerons les programmes de traitement.
Anatomie
Tube digestif de grande longueur.
Estomac.
Capacité fixe et faible (15-18 litres), motricité induite par le repas et vidange quasi simultanée, (pas d’imprégnation par les sucs gastriques).
Intestin grêle.
Très développé (22 m – 30 % capacité digestive)
Musculature très développée assurant le transit des aliments non digérés jusqu’au cæcum pour digestion.
Innervation importante qui entraîne une réactivité sensitive (douleur) et motrice (spasmes, iléus, accélération du transit).
Parasites en cause
Strongyloïdes
Strongylus vulgaris
Strongylus edentatus
Strongylus equinus
Gastrophiles
Habronèmes
Anoplocéphales
Ascaris
Oxyures
Tous peuvent entraîner une perturbation du transit, lors de leurs migrations (irritation de la muqueuse, perturbation circulation sanguine, péritonite)
Action des parasites et apparition de coliques
Mécanique et effet de masse
Traumatique (migration)
Irritative (séjour)
Immunopathologique (allergie)
Toxique (mort ou mue)
Action mécanique et effet de masse
Gène pour le transit des aliments et modifications de motricité.
Ascaris
De grande longueur (adultes 30 à 50 cm), présents surtout chez les poulains, dans l’intestin grêle, souvent en pelotes.
Faibles infestations ralentissement du transit.
Fortes infestations obstruction ou « ascaridose chirurgicale ».
Gastérophiles
Œufs blanchâtres, sur les membres en belle saison, larves rejoignant l’estomac où elles s’accrochent pour l’hiver.
Fortes infestations mauvaise vidange gastrique.
Action mécanique traumatique
Pendant les différentes étapes du cycle :
– infestation
– migration
– séjour dans les tissus
– fixation
– repas.
Lors d’infestation
Pénétration de certains tissus
A travers la paroi du tube digestif : ascaris et grands strongles
Perturbation du système nerveux et de la motricité.
Dans la paroi : petits strongles et oxyures
Perturbation du système nerveux et de la motricité.
Lors de migration
Ascaris
Grands strongles (Strongylus sp.) : exemple St. vulgaris
Larves présentes dans l’herbe, avalées par le cheval, migration de l’intestin vers les petites artères puis remontée à contre courant, séjour quelques mois dans une grosse artère puis retour par le flux jusqu’à l’intestin, retraversée des parois et transformation en adultes, 2 sites atteints : paroi et artères.
Modifications de la circulation sanguines et douleur => COLIQUES
Épaississement de la paroi artérielle, diminution du diamètre (artérite, anévrisme vermineux ?), thrombose (caillot) et nécrose éventuelle de l’intestin sans irrigation
Lors du séjour des larves dans les différents tissus
Autres grands strongles migration des larves dans le péritoine, le pancréas, le foie (Str. edentatus)
Cas des petits strongles dans la paroi des intestins pendant plusieurs mois et perturbation du transit (coliques et diarrhées)
Lors de la fixation et du repas
Excitations locales => spasmes et douleurs
Fixation permanente ou temporaire lors du repas.
Parasites en cause : gastérophiles (ulcérations estomac), ténias (valvule iléo-cæcale), grands strongles, strongyloïdes (poulain et diarrhée de 8 jours ?)
Action irritative
Liée à l’action mécanique : parasite = corps étranger
Réactions inflammatoires, formation de nodule, coliques.
Exemple : petits strongles séjournant 2 à 6 mois dans la paroi (hypobiose), puis sortant massivement (jusqu’à 60/cm2) et entraînant une perturbation du transit et des diarrhées très importantes.
Action immunopathologique
Phénomènes allergiques associés aux réinfestations.
Action toxique
Liquide cœlomiques des parasites libéré lors de destruction des parasites (ascaris).