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Appartenant au groupe des Glires, les incisives, comme les molaires du lapin, sont à croissance continue, les canines sont absentes et on trouve à la place un long diastème.

Le lapin est un « rongeur » de l’ordre des lagomorphes dont la mandibule est plus étroite que  le maxillaire, il présente 2 générations de dents à la différence des « vrais rongeurs = ordre des Rodentia » (1 seule génération de dent et mandibule plus large que le maxillaire pour les Caviomorphes (cochon d’inde) et les Myomorphes (rat))).

La lapin, originaire de la péninsule ibérique, a été domestiqué vers l’an 1000 puis utilisé comme animal de laboratoire dès le 19 ème siècle et enfin adopté comme animal de compagnie !

Il existe plus de 100 races et variétés différentes dont le poids varie de 0,5 à 8 kg. Les premiers lapins nains datent de 1915 en Angleterre.

Quel est le poids d’un lapin nain ? Entre 0,8 et 1,5 kg avec une taille inférieure à 21 cm, une longueur des oreilles inférieures à 6 cm.

Polonais, Hermine, nain de couleur, bélier nain (alors jusqu’à 2 kg), nain à fourrure (Angora, Rex, Satin) sont les principales races de lapin nain.

Concernant les grandes races de lapins classiques, Bélier Français, Géant et Papillon Français sont les plus répandus. Le Bélier Anglais est une race moyenne tandis que le Hollandais et le Zibeline sont des petites races. Il existe nombreuses autres variétés comme chez les lapins nains.

Quelques caractéristiques de biologie et de physiologie :

Les lapins sont cæcotrophes c’est à dire qu’ils ré-ingèrent tôt ou tard dans la journée de petites crottes molles, claires, recouvertes de mucus, issues des fermentations dans le caecum, riches en acides aminés, acides gras volatils et vitamines (B et K…).

Les urines (130ml/kg/j) ont une odeur forte, leur couleur varie de blanc trouble à jaune orange brun ou même rouge brun (en cas de présence de porphyrines liés à l’ingestion de certains légumes ou médicaments). La présence de cristaux (oxalates et carbonates de calcium, struvites) est physiologique puisque le lapin (proie) ne fixe pas le calcium pour être plus léger et rapide.

Avec 28 dents, sa formule dentaire est 2/1,0/0,3/2,3/3.

Son espérance de vie est autour de 7 à 10 ans.
Sa température rectale est de 38,8°C (38,2°C à 39,4°C).

Fréquence respiratoire (53 mouvements par minute) et fréquence cardiaque (270 battements par minutes) sont très élevées pour fournir l’énergie nécessaire au maintien de la température corporelle pour ces animaux présentant une grande surface corporelle par rapport à leur volume.

Le lapin consomme 50 à 100 ml/kg/jour d’eau et 50g/kg/j d’aliment en 3 repas environ, le transit intestinal est lent : de 18 à 30 heures.

Un mâle est pubère vers 5 à 7 mois (testicules mobiles), une femelle entre 4 et 8 mois (utérus bifide), la saison sexuelle dure toute l’année, la gestation dure 30 à 32 jours. Avec 4 paires de mamelles, la lapine nourrit une fois par jour 2 à 5 lapereaux nains par portée mais jusqu’à 10 pour les grandes races ! L’ouverture des yeux se fait à 10 jours et le sevrage vers 5 à 6 semaines.

La reconnaissance du sexe est délicate chez le lapereau. Les testicules, mobiles et donc susceptibles de se cacher dans l’abdomen, ne sont pas toujours palpables.
La distance entre l’anus et la vulve est plus petite que celle entre l’anus et le pénis logé dans le fourreau mais cela reste subjectif surtout avant un mois.
Dans une portée où il est possible de comparer, les lapereaux dont l’orifice génital est plus loin de l’anus sont probablement des mâles et les autres dont l’orifice génital est proche de l’anus sont vraisemblablement des femelles. Avec une certaine habitude, il est possible d’extérioriser le pénis du fourreau tandis que la vulve se présente plutôt comme une fente. N’hésitez pas à demander confirmation à votre vétérinaire !

Quelle alimentation donner au lapin?

Le lapin est herbivore !

Il doit disposer de foin à volonté et de verdure fraiche (pissenlit, persil, fenouil, céleri, salades).

Le taux de fibre (cellulose) conseillé doit dépasser 20 % pour favoriser la mastication latéro-latérale et rostro-caudale indispensable à une bonne usure des dents.

Si le calcium est essentiel pour la croissance, la gestation et la lactation, la consommation sera ensuite limitée car, sans régulation, les capacités d’excrétion urinaires peuvent être dépassées et un excès de calcium peut provoquer une sablose urinaire, des calculs vésicaux ou même rénaux.

Attention à l’excès de luzerne et de persil !

Attention à l’excès de céréales, riches en phosphore entrainant une hypercalcémie secondaire suite à l’appel de calcium !

Eviter le bouton d’or, la digitale, le colchique, le coquelicot et les plantes d’intérieur !

Racines et tubercules peuvent être donnés 2 fois par semaine ainsi que les fruits. On évitera les mélanges de graines (les lapins font alors le tri) et on limitera les granulés extrudés riches en glucides et calcium.
Noix, noisette, amandes, friandise et biscuits sont à donner avec modération.

50 à 150ml/kg d’eau minérale ou d’eau filtrée seront mis à disposition chaque jour comme boisson.

Quel milieu de vie prévoir pour un lapin ?

Un lapin peut vivre seul, en bande ou en couple. Attention aux fréquents conflits entre lapins non castrés !

Le lapin marque son territoire en frottant son museau, il est sensible à tout modification de l’environnement. Sous surveillance, il peut vivre en liberté dans la maison. Les sorties fréquentes de sa cage sont même recommandées !

Il doit disposé d’une cage adaptée pour la nuit et lors de l’absence de son propriétaire dans une endroit calme à 18/20°C. Le chanvre, le lin (attention à la consommation) ou même un épais tapis comme litière sont préférables aux copeaux de bois. Proscrire le foin comme litière !

La litière, épaisse et sèche, doit être renouvelée 1 à 2 fois par semaine.
Des branches de saules ou de noisetiers seront mises à disposition pour l’usure des dents. Un râtelier est utilisé pour le foin, les aliments et l’eau sont servis dans des gamelles lourdes. Le lapin boit davantage dans une gamelle d’eau que dans un biberon s’il y est habitué jeune.

Le lapin est facilement socialisable à l’homme. Avec un cerveau lisse (lissencéphale), il a besoin de fréquentes stimulations intellectuelles et interactions pour éviter l’ennui et les troubles du comportement. On pensera au Pipolino® dans lequel dissimuler la nourriture que le lapin doit faire rouler pour la récolter, aux cachettes en bois, aux boules à foin… On peut même proposer de l’agility…

Le lapin a un champ de vision très développé (360°), sa vision est vaste mais floue, il est plus sensible au mouvement qu’à la forme des objets. Avec de nombreuses cellules en forme de bâtonnets, sa vision nocturne est bonne. De jour, il perçoit très bien le bleu et le vert et mal le rouge/orange. Son odorat est assez développé.

Pourquoi emmener son lapin en bonne santé chez le vétérinaire ?

La médecine préventive, comme chez les carnivores ou chez l’homme, est plus souvent couronnée de succès que la médecine curative. L’évocation du régime alimentaire, du milieu et mode de vie, de la vérification du sexe et de l’évocation de la stérilisation permettent d’effectuer les corrections nécessaires afin de prévenir l’obésité, la sablose urinaire, les troubles digestifs et de limiter le risque de malocclusion dentaire.

Un examen dentaire à l’otoscope direct permet de déceler des malocclusions dentaires, un examen cutané de repérer des lésions dermatologiques ou la nécessité d’antiparasitaires externes. Si les troubles cardio-respiratoires ou digestifs sont souvent symptomatiques, un examen clinique complet permet de les repérer précocement.

Pourquoi  vacciner un lapin de compagnie et contre quelles maladies ?

Si le lapin d’intérieur semble moins exposé aux maladies que les lapins d’élevage, il peut être contaminé par l’intermédiaire d’insectes piqueurs (moustiques, cheyletiella, puces du chien, du chat)  pour la myxomatose et par l’intermédiaire de leur propriétaires ou autre (transmission indirecte du virus très résistant du VHD).

La myxomatose est une maladie très fréquente en France toute l’année (le pic estival ne représente que 20 % des cas). La forme nodulaire classique concerne davantage le lapin de compagnie que la forme respiratoire plus répandue chez le lapin d’élevage qui se transmet directement par voie aérienne. Des formes atypiques avec des lésions cutanées plates et crouteuses résultent de l’adaptation du virus.
Le stade précoce de la myxomateuse se traduit par une conjonctivite avec œdème de la paupière, puis apparaissent les nodules (à différencier du fibrome de Shope, de papillome, de la Tréponématiose) ou une atteinte respiratoire ou (à différencier de la pasteurellose).

Ce poxvirus étant très résistant et très contagieux, la maladie est fréquente avec une haute morbidité et mortalité. Les lapins sauvages constituent un réservoir pour cette maladie, quand ils sont contaminés, 10 % des lapins sauvages y survivent.

Il n’y a pas de traitement spécifique.

La vaccination est la meilleure prévention. Elle est recommandée pour tous les lapins et au moins 3 semaines avant une exposition à risque (première sortie).
La vaccination peut être demandée pour participer à certaines expositions ou regroupements de lapins.

Le VHD est responsable d’une maladie de diagnostic difficile, de haute morbidité (70 à 80%) et mortelle à 100 %.

Le virus est présent dans tous les organes, sécrétions et excrétions d’un animal contaminé.

La transmission peut être directe par contact avec un lapin malade  (par voie nasale, conjonctivale ou orale) et indirecte (portage par un oiseau, un insecte, un chien, l’eau, les aliments…).
L’évolution est brutale et rapide : incubation de 1 à 3 jours et décès de 13 à 36 heures après le début de l’hyperthermie. La maladie est une hépatite entrainant des hémorragies. Si les lapereaux sont résistants jusqu’à 4 semaines, la maladie décime ensuite tous les jeunes lapins et les adultes.

Le diagnostic est clinique face à la brutalité et à l’évolution des symptômes mais surtout nécropsique face aux lésions hémorragiques constatées à l’autopsie. La confirmation par immunofluorescence indirect sur calque ou coupe de foie, ELISA sur organe congelé permet le diagnostic de certitude (par rapport à une pasteurellose aigue, une salmonellose ou un coup de chaleur).

Il n’existe aucun traitement, les anti-hémorragiques sont inefficaces.

En élevage, la vaccination d’urgence sauvera les lapins non encore contaminé, la mise en place de l’immunité entre alors en course de vitesse avec l’évolution du virus.

La prévention est essentielle :

  • Eviter tout contact avec les lapins sauvages (verdure du potager, fourrage, paille carcasses, autres propriétaires de lapins, matériel, chaussures, chien, chat…)
  • prévention des insectes
  • quarantaine de 7 jours des nouveaux individus
  • hygiène et désinfection stricte à l’eau de javel à 3% dans l’eau tiède pendant 10 minutes puis rinçage.
  • VACCINATION ! Les mesures préventives précitées n’étant pas toujours compatibles avec le quotidien, la vaccination est donc vivement recommandée.

Il existe différents vaccins contre la myxomatose et contre le VHD.

Rappelons qu’il existe différents types de vaccins :

  • un vaccin homologue est fabriqué à partir du même virus que celui responsable de la maladie conférant ainsi une bonne protection tandis qu’un vaccin hétérologue est fabriqué à partir d’un virus différent mais avec des similitudes suffisantes pour induire une protection croisée de qualité acceptable ;
  • un vaccin vivant atténué utilise un virus toujours viable mais dépourvu de pouvoir pathogène, sa protection est meilleure, plus rapide et plus longue mais présente plus de risques que le vaccin tué, inactivé, utilisant un virus détruit. Ce dernier offre une meilleure sécurité d’emploi  (malgré la nécessité d’excipient) pour une protection moins bonne et plus courte.
  • Un vaccin recombinant, vectorialisé utilise la partie d’ADN responsable du déclenchement de la réaction immunitaire vaccinale, elle-même insérée dans un vecteur : virus, bactérie ou plasmide. Ce type de vaccin ne peut induire de maladie vaccinale et, sans adjuvant, la réponse immunitaire est bonne.

Différents vaccins sont disponibles séparément pour les 2 maladies, la plupart se font à partir d’un mois pour la myxomatose et 6 semaines pour le VHD avec un rappel tous les 4/6 ou 12 mois selon le laboratoire.

Un seul vaccin recombinant myxomatose+VHD existe : le virus VHD remplace la partie virulente du virus myxomateux. La première injection se fait à partir de 5 semaines et un rappel annuel entretien l’immunité. La tolérance est excellente.

Depuis peu un mutant, le VHD2, venu de Belgique, sévit en France, le Filavac ND immunise contre ce virus mutant 10 jours après l’injection.

Désormais, ce vaccin est prioritaire, on injecte le recombinant 3 semaines plus tard afin d’assurer une protection complète : VHD1, VHD2 et myxomatose.

Schéma de vaccination recommandé :

  • A partir de 6 semaines : FILAVAC contre VHD2
  • 3 semaines plus tard : vaccin recombinant VHD1 + myxomatose
  • rappel annuel du FILAVAC et du vaccin recombinant VHD1+myxomatose, les 2 à 3 semaines d’intervalle

La consultation vaccinale annuelle est préventive pour ces 2 maladies infectieuses mais c’est aussi le moment du bilan de santé (dentaire, digestif, sexuel…) et l’occasion de rectifier le régime alimentaire (par rapport à une éventuelle obésité, la présence de sablose urinaire ou de malocclusion dentaire).